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Le saviez vous ?

Depuis quelques années, les neurosciences s’invitent dans les salles de classe, les cabinets et les familles. Si cette évolution est précieuse, elle s’accompagne aussi de nombreuses idées fausses – appelées neuromythes – qui persistent dans les pratiques éducatives malgré l’absence de fondement scientifique.

❌ Des croyances tenaces

Voici quelques-uns des neuromythes les plus fréquents :

  • Nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau : totalement faux. Toutes les régions du cerveau sont actives à différents moments selon les tâches.

  • Certains apprennent mieux en mode visuel, auditif ou kinesthésique : aucune étude ne montre qu’adapter l’enseignement à un “style d’apprentissage” améliore l’efficacité.

  • Le cerveau gauche est logique, le cerveau droit est créatif : cette séparation est une simplification abusive. Les deux hémisphères coopèrent en permanence.

  • Les intelligences multiples doivent guider l’enseignement : cette théorie n’a pas été validée scientifiquement, malgré sa popularité.

  • La “Brain Gym” améliore l’apprentissage : les exercices de coordination n’ont jamais démontré d’effet mesurable sur les performances cognitives.

🧠 Pourquoi y croire est un problème ?

Ces idées séduisent car elles semblent logiques ou sont faciles à expliquer. Pourtant, s’y fier peut conduire à :

  • Des stratégies inefficaces, voire contre-productives

  • Un gaspillage de temps, d’argent et d’énergie

  • Des étiquettes réductrices qui enferment les élèves et limitent leur potentiel

✅ Ce que disent les neurosciences

La vraie science nous enseigne que :

  • Le cerveau est plastique : il se modifie tout au long de la vie, grâce à l’expérience et à l’apprentissage.

  • L’enseignement modifie la structure et le fonctionnement du cerveau.

  • L’attention, la répétition espacée, le feedback et la motivation sont des leviers bien plus efficaces que des “recettes magiques”.

🎓 Se former, s’informer

Lutter contre les neuromythes, c’est avant tout développer un esprit critique, s’appuyer sur des sources fiables et actualisées, et toujours interroger ses pratiques.

Et si apprendre ne dépendait pas seulement de la motivation ou de la méthode ?

En tant que parent ou professionnel, on pense souvent que les difficultés d’apprentissage viennent d’un manque de volonté, d’effort ou d’un « mauvais profil scolaire ». Pourtant, la recherche en neuroéducation montre que certains facteurs biologiques et cognitifs fondamentaux, souvent invisibles, jouent un rôle déterminant dans la capacité d’un enfant (ou d’un adulte) à apprendre. Parmi eux : l’attention, les émotions et le sommeil.


🧠 L’attention : la porte d’entrée de tous les apprentissages

On ne peut pas apprendre ce à quoi on ne prête pas attention. L’attention fonctionne comme un filtre cérébral : elle sélectionne l’information utile et inhibe les distractions.
Mais ce filtre peut être fragile : bruit, fatigue, stress, surcharge cognitive, ou tout simplement un manque d’intérêt peuvent le rendre inefficace.

🔍 Ce qu’il faut savoir :

  • L’attention est une ressource limitée : elle s’épuise et a besoin d’être régulée.

  • Elle peut être entraînée, à travers des routines, des exercices adaptés et un environnement bien structuré.

  • La surstimulation numérique et le multitâche peuvent nuire à son efficacité.


❤️ Les émotions : alliées ou obstacles ?

Les émotions jouent un rôle central dans l’apprentissage. Elles peuvent motiver, engager et renforcer la mémoire… ou au contraire bloquer, désengager et générer de l’échec.

Le stress chronique, l’anxiété de performance ou une faible estime de soi activent des circuits cérébraux qui limitent la concentration et la flexibilité mentale.

🔍 Ce qu’il faut savoir :

  • Apprendre implique de prendre des risques : se tromper, essayer, recommencer.

  • Un climat affectif sécurisant, une posture bienveillante et des encouragements peuvent faire toute la différence.

  • Comprendre ses émotions, savoir les exprimer et les réguler est une compétence cognitive essentielle, notamment pour les enfants à profil neuroatypique.


🌙 Le sommeil : un outil pédagogique sous-estimé

On parle rarement de sommeil dans le cadre scolaire. Pourtant, il est indispensable à la mémorisation, à la régulation des émotions et à la concentration.
Durant le sommeil, le cerveau consolide les apprentissages, trie les informations et régule les fonctions exécutives.

🔍 Ce qu’il faut savoir :

  • Un enfant en dette de sommeil est souvent perçu comme « agité », « rêveur », ou « opposant », alors qu’il est simplement en surcharge.

  • Les rituels de coucher réguliers, la limitation des écrans le soir et la qualité du sommeil ont un impact mesurable sur les capacités d’attention et de mémorisation.


En résumé

Apprendre n’est pas un acte purement intellectuel. C’est un processus global, qui mobilise à la fois le cerveau, le corps et les émotions.
Cultiver l’attention, accueillir les émotions et respecter les besoins de sommeil ne sont pas des “à-côtés”, mais des conditions de base pour un apprentissage durable, efficace et épanouissant.